Comment se proteger du chaos

Auteure

LaGazelle

Publié

February 10, 2023

Depuis mercredi cette semaine, je fais comme tous les parents, je donne des câlins comme jamais à mes deux trésors et j’ai souvent une pensée pour les parents endeuillés en ce moment. Comme pour tous les québécois, le drame qui se passe à Laval dans une garderie me bouleverse et me désole. Pour l’article cette semaine, je ne savais pas comment vous parler des sujets entourant l’activité physique comme si rien n’était. C’est bien beau d’aller travailler, à l’école ou encore de vaquer à d’autres occupations, mais c’est difficile de ne pas avoir des émotions chamboulées. Alors si vous me le permettez, parlons vulnérabilité.

S’arrêter

Dans la vie, il y a toutes sortes de chaos. Il y en a des plus superficiels que d’autres. Par exemple, un désordre dans la chambre d’un enfant ou encore l’état de la cuisine quand je finis de faire à manger, on pourrait qualifier ça de chaos, de désordre, mais sans plus. Et puis, il y en a plus profond, autour de nous, dans nos pensées, dans nos cœurs et dans nos émotions. Nous pouvons vivre un chaos de dépression et/ou encore l’impression de perdre pied.

Lorsque je suis arrivée au Québec en 2003 jusqu’à facilement 2014, je vivais un chaos, je dirais même que j’avais l’impression d’être le chaos lui-même. J’avais vécu le génocide dans mon pays d’origine au Rwanda en 1994 et des immigrations successives entre 2000 et 2003 en République démocratique du Congo et en Ouganda. J’avais tout un bagage de traumatismes et de souffrances. Longtemps, je me suis battue avec des émotions négatives pour ne pas les sentir. J’ai privilégié le silence et l’isolement.

Au-delà du drame à Laval, il y a tellement de mauvaises nouvelles, des guerres et des bruits de guerre, de la peur ambiante qui s’amplifie dans nos sociétés. Je suis sensible au fait que le moral de certains, la vie des autres et la santé mentale de plusieurs, subissent des variations importantes récemment ou depuis quelques temps. Je trouve qu’il est nécessaire de s’arrêter, de mettre une pause sur le sport et d’accorder l’attention à sa santé mentale. Il ne faut pas hésiter à vous demander comment ça va, à vous parler, à être honnête les uns avec les autres, à discuter un peu plus de ce que vous ressentez aujourd’hui parce que comme personne ça va faire du bien de savoir qu’on n’est pas seul et qu’on partage certaines émotions difficiles.

Se connecter à soi

Se connecter avec ses émotions aussi dures qu’elles soient est vraiment essentiel lorsque ça ne va pas bien. Même les émotions négatives voire insupportables, il faut les écouter. C’est un indicateur de notre état. Quel que soit ton chaos, dans tes études, dans ton couple, dans ton travail avec tes collègues, dans ta famille, dans tes sentiments, dans tes relations, dans tes choix (tu ne sais pas où te diriger), dans la société, peu importe, on a un choix à faire. Est-ce qu’on vit dans le déni comme je l’ai fait longtemps, se distraire au point de ne plus se croiser, s’isoler ou on choisit de s’écouter.

Je parle ici d’écouter la souffrance et non les différentes voix qui peuvent nous interpeller dans des moments difficiles. Effectivement, on peut être tenté d’écouter la voie de l’impuissance, la voie de la colère, la voie du fatalisme, la voie de la peur, la voie du doute et bien d’autres voix qui ne sont pas la voix de l’âme. La connexion à soi-même se traduit par l’acceptation de ce qui nous arrive et des émotions qui viennent avec. C’est la première étape avant même de connaître l’état du lieu et savoir aussi par quel bout commencer et où aller.

On peut choisir de regarder seulement à nos circonstances, à nos chaos, ou encore se trouver une ancre sur laquelle s’accrocher. Je ne compte pas parler de la course à pied aujourd’hui, mais je tiens quand même à mentionner que lorsque je suis arrivée au Québec avec une vie traumatisée, que je vivais avec la peur au ventre, faisais de l’insomnie, et avais des comportements autodestructeurs, la course a été une ancre pour moi dans cette souffrance et confusion. Alors que je privilégiais le silence et l’isolement, la course m’a aidé à éviter que les émotions prennent le dessus à long terme. Alors accrochez-vous à quelqu’un ou à quelque chose, mais ne reste pas seul à porter des lourds fardeaux. Soyez avec vous et avec les autres. C’est ensemble que nous pouvons espérer un meilleur lendemain.

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