Je suis la première à penser que la course à pied est un sport simple et facile à pratiquer. Il suffit juste de mettre un pied devant l’autre. Je vous ai aussi récemment dit qu’on peut se passer de certains équipements qui ne sont pas nécessaires à la pratique de la course de tous les jours. Toutefois, je crois qu’il faut absolument s’attarder sur sa façon de courir afin de voir si on maximise notre entraînement en ayant une bonne technique ou si on contraire au se contraint en mettant la technique de côté.
Qu’est-ce qu’une technique de course? La science nous a permis de savoir que les postures adoptées ne se valent pas, que l’énergie économisée si on fait des grands pas versus petits pas n’est pas égale; et qu’il y a plusieurs choses qu’on peut mettre en place pour diminuer les risques de blessures et augmenter la détente et le plaisir. C’est toutes ces améliorations qu’on peut apporter à notre pratique de course qui sont englobées dans le terme «techniques de course».
Mais je reste convaincu que malgré les différentes techniques approuvées par la science, chaque personne a sa façon à elle de courir. Le corps de chacun est différent sans parler de tous les éléments qui influencent notre façon de courir et qui sont très personnels à chaque personne. De plus, comme coureur/coureuse, on évolue. La Gazelle qui courait à ses débuts avec des fardeaux émotionnels sur ses épaules n’est pas la même aujourd’hui qui court plus léger. Je ne cours pas non plus de la même façon lorsque j’utilise la course pour sortir le méchant ou quand c’est pour le plaisir de courir. Bref, même si, vous l’aurez compris, je voudrais vous parler des techniques de course à pied, gardez cette vérité en tête: personne ne court mal. Les techniques visent l’amélioration de notre façon de courir. Cette amélioration nous permet de ne pas courir pour courir, mais d’avoir une sorte de course consciente où on sait pourquoi on fait ce qu’on fait. L’autre élément, les techniques sont beaucoup plus intéressantes lorsqu’on veut passer à la performance dans notre pratique de course à pied.
Il y a beaucoup de techniques, beaucoup de théories sur les façons d’améliorer sa course, mais autant de divergences aussi. Comment s’y retrouver? Je crois que la meilleure façon est de les essayer. Si vous voyez une amélioration tant mieux. S’il n’y a pas de changement ou si ça rend votre pratique inconfortable, vous mettez la technique de côté, ce n’est pas pour vous. J’ai fait cet exercice et j’aimerais vous partager ce qui a vraiment amélioré ma façon de courir et augmenté la détente ressentie lors de mes sorties de course.
Je regarde devant moi
Oui, ça semble simple, mais ça ne l’est pas. À mes débuts, par peur de tomber ou par la lourdeur émotionnelle, je courais avec des yeux vers mes orteils. Et en effet, je ne suis pas tombée, mais il n’y avait aucun autre avantage. Quand j’ai commencé à lever mes yeux et à regarder devant moi, je me suis sentie plus légère, plus droite, et comme si ça équilibrait mon poids sur l’ensemble de mon corps. Donc, je vous encourage d’essayer cette astuce si vous courez comme moi, il y a plusieurs années. Toutefois, si le chemin n’est pas sûr, regarder de temps en temps en bas.
Je cours droit
Oui, comme je vous disais, avoir les yeux devant soi permet de courir droit. Si les yeux sont baissés, les épaules suivent, le dos et on se retrouve tout écrasé. Alors, aujourd’hui, je cours droit de tout mon corps. Attention, je ne suis pas comme une planche puisque naturellement, pour courir de façon fluide, le corps se penche légèrement vers l’avant. L’idée c’est d’avoir les yeux devant, les épaules qui ne sont pas courbés, le ventre rentré pour garder le dos droit et du même coup le protéger. C’est l’ensemble de la posture qu’on modifie pour éviter cet effet «corps écrasé sur soi».
Je détends mes épaules et mes mains
Oui, me voilà donc droite, mais il m’arrivait quand même souvent de sentir mes épaules crispées. La fatigue, le stress, la colère, toutes des bonnes raisons pour adopter cette posture et du coup ne me permettaient pas de me détendre. J’ai donc appris à détendre mes épaules intentionnellement. Dès que j’y pensais, je replaçais mes épaules et aujourd’hui, je n’ai plus à y penser. À mon avis, c’est une technique qui aide à la détente, mais aussi à la performance puisque si les épaules ne sont pas crispées, le poids du corps se partage facilement en apportant légèreté et fluidité. Par ailleurs, la détente des mains, ce n’est pas (pas à ma connaissance) pour les mêmes raisons que les épaules. Je détends mes mains parce que c’est vraiment inutile de les serrer. Il n’y a que des désagréments: perte d’énergie et douleur pour certaines personnes. Mais, tout s’apprend dans cette vie. La Gazelle serrait ses mains peu importe la vitesse à laquelle elle courait et encore plus lorsqu’elle faisait des intervalles. J’avais l’impression que j’allais plus vite en serrant mes bras et que ça aidait mon tronc à rester fluide. Pas du tout. Aujourd’hui, je cours plus vite et plus longtemps avec des mains complètement détendues. Donc, n’hésitez pas à essayer de garder vos mains les plus naturellement possible. Oui, je dis naturellement parce qu’il n’est pas question non plus d’avoir des mains molles.
Je fais des petits pas
La science avance qu’on ne court pas plus vite en faisant des grands pas pendant la course à pied. On dépenserait presque la même énergie peu importe qu’on soit coureur/coureuse petits pas ou grands pas. Pour ma part, sauf en trail et sauf en descente, le reste de ma course à pied est fait plutôt avec des petits pas. Je trouve que c’est la technique qui marche pour moi la majorité du temps que je sois en forme, fatiguée, pas échauffée, stressée, détendue, bref tout le temps. J’ai l’impression que de cette façon je garde le contrôle sur ma course, je m’accompagne à chaque foulée et je crée une bulle autour de moi parce que la course à pied, après tout, on la fait pour soi.
Je me fais discrète
Pour se faire une bulle, ça prend de la discrétion. Mais le fait de ne pas faire du bruit en courant n’est pas juste utile pour passer inaperçu, mais c’est bien plus utile pour l’économie et la prévention de blessures. Pour ma part, ce n’est pas une technique, mais une façon naturelle de courir surtout quand on ne court pas pour fuir ou pour courir après quelque chose. Dans notre société, on court pour le plaisir de courir. C’est un choix d’activité physique comme un autre. Alors pourquoi des pas lourds, pourquoi faire du bruit ? Lorsqu’on court, on est supposé poser le pied et non enfoncer le pied. Lorsque je cours, je fais le moins de bruit possible lors de l’impact au sol. Mais au-delà des préférences, apprendre à ne pas faire du bruit nous permet de conserver un peu d’énergie en choisissant de poser et de soulever rapidement le pied du sol que de l’implanter pour ensuite reprendre le mouvement. De plus, qui dit impact au sol dit blessures s’il y a forts impacts. C’est un coup de main pour diminuer les blessures que peuvent causer ces impacts sur le corps.
Je respire
Je termine avec la respiration parce que pour moi c’est la technique ou la chose à travailler pour vraiment profiter d’une course sans trop d’inconforts. Une mauvaise respiration me causait des crampes, m’asséchait la gorge à force de respirer que par la bouche et m’épuisait en un rien de temps. Pour moi, bien respirer passe par apprendre à respirer par le nez plus que par la bouche surtout lorsqu’on court au rythme fondamental (lorsqu’on fait des intervalles , c’est presque impossible de ne pas ouvrir la bouche). J’ai dû apprendre à respirer par le nez. Il faut doser l’effort et bien gérer l’essoufflement. L’exercice en vaut la peine puisque une meilleure respiration égale une meilleure aisance pendant la course. De plus, bien respirer c’est aussi respirer par le ventre. Nous avons tendance à respirer juste avec le haut du corps à partir de notre poitrine. Mais apprendre à inspirer et expirer de façon complète, c’est-à-dire, ventre/poitrine/nez permet une meilleure oxygénation du corps. Je pense que c’est en grande partie de la mauvaise respiration que j’avais des crampes continuellement lorsque je courais à mes débuts. Je ne fais pas de respirations systématiquement et d’une façon rythmée. Non, ce n’est pas non plus une religion. Il suffit seulement de prendre une bonne respiration profonde de temps en temps pendant ma course et le tour est joué. Détente, aisance et confort des ingrédients qui font d’une course ordinaire extraordinaire.
Oui, la course est un sport simple, mais la connaissance des techniques, surtout la connaissance de son corps améliorent nettement l’expérience. Alors bonne course!
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