Je sais que ce n’est pas encore l’hiver, mais la saison froide n’est pas très loin. Et comme ça prend une certaine préparation pour courir l’hiver (au niveau de l’équipement et de l’organisation, on est loin de la course l’été), je me suis dit que ce n’est pas en février que je devrais vous en parler.
Je ne me rappelle pas trop ce qui m’a amené à courir l’hiver? Il faut dire que ça fait plus de dix ans que je cours ma vie. Mais c’est possible que j’étais dans un club de course qui pratique la course à pied à l’année et que je n’ai pas eu à me poser la question si je voulais ou non courir l’hiver. Mais peu importe en fait, parce que malgré mes années d’expérience, à chaque hiver, j’appréhende déjà mes courses. Les risques de chutes, la température, les journées courtes, tous ces éléments font que la course en hiver a ses défis. Je reviendrai plus tard sur les chutes et comment les prévenir, mais je ne peux pas attendre jusque là pour vous dire que je suis tombée plus souvent en descendant les marches devant chez moi et la pente qui mène à mon milieu de travail qu’en courant. Je ne suis jamais tombée en courant, jamais. Évidemment, comme nous allons le voir, il faut certaines précautions pour profiter de la neige sans l’embrasser car à chaque hiver, je suis à risque de tomber comme n’importe quel coureur. Maintenant que c’est dit, regardons un peu plus en détail la course en hiver.
À considérer
Malgré les défis que pose la course hivernale, il y a vraiment plusieurs avantages à courir même pendant la saison froide. Comme je disais l’hiver c’est froid, les journées sont courtes et le moral peut vraiment en être impacté. Le premier avantage que je vois à la course pendant l’hiver est de pouvoir prendre l’air ce qui aura comme conséquence positive la préservation de notre santé mentale. Le deuxième point positif est de maintenir la forme gagnée pendant l’été. En effet, si vous avez travaillé fort pendant la saison estivale pour vous mettre en forme, il serait avantageux pour vous de continuer à vous entraîner afin de garder vos acquis. Au-delà de ce maintien, le troisième avantage est de pouvoir travailler nos muscles différemment. Oui, la course en hiver en plus de travailler l’équilibre, travaille aussi différents muscles à cause de la surface et l’environnement en constant changement que ceux sollicités pendant l’été ou sur un tapis roulant ou encore une piste intérieure. Pour moi l’avantage numéro 4 est vraiment non négligeable. La course l’hiver est très payante au printemps, car au lieu de se remettre en forme, on a une avance sur nos objectifs comme les courses thématiques l’été. Je me rappelle de la course Diez Vista que j’ai faite en avril 2018. Dans ce cas là, je n’avais même pas le printemps comme tel pour finaliser mon entraînement. La course en hiver a été plus qu’un allié dans la réussite de cet objectif. Finalement, courir dans le froid ça travaille le mental! Ah que oui, comme on dit le plus dur c’est de commencer. En hiver, c’est encore plus vrai. Le courage, c’est oser mettre le nez dehors. C’est l’étape la plus difficile. Comme à chaque fois l’hésitation de mettre le nez dehors est à surmonter, à la fin de l’hiver, on a un mental plutôt solide.
À savoir
Oui, quelques éléments à savoir lorsqu’on se met à la course à pied hivernale. Tout d’abord, la sensation de soif diminue l’hiver, mais c’est juste une sensation, car le besoin de s’hydrater est le même qu’on soit en été ou en hiver! Il est donc important de trouver des stratégies pour continuer à s’hydrater surtout que contrairement à l’été où les fontaines d’eau se trouvent un peu partout, l’hiver, il faut compter sur soi pour boire de l’eau.
Ensuite, la course hivernale demande plus d’énergie en hiver qu’en été. En effet, l’énergie pour courir, mais aussi pour se réchauffer le corps, pour s’adapter à des surfaces changeantes et aussi pour se maintenir en équilibre durant notre course. D’ailleurs, en parlant de la fatigue, le fait de partir face au vent aide car à la fin de notre trajet au moment où on est fatigué, le vent sera notre allié en nous poussant dans le dos 🙂 Et si vous voulez encore autre chose qui vous pousse dans le dos que le vent, optez pour des sorties avec un partenaire de course (quelqu’un d’agréable à courir avec, je précise). L’organisation peut se compliquer certes lorsqu’on ajoute quelqu’un d’autre dans l’équation, mais cela en vaut vraiment la peine. Été comme hiver, courir avec quelqu’un d’autre donne des ailes.
Aussi, autre chose à savoir, c’est que lorsque le temps est froid ou très venteux, il est important de s’équiper d’un cache-cou. Ce dernier nous aide à réchauffer l’air qu’on inspire et notre respiration se porte mieux.
Par ailleurs, la course en hiver a ses inconvénients. L’un de ces inconvénients est de se retrouver avec des chaussures mouillées après notre course. Si votre budget vous le permet, équipez-vous de deux paires de chaussures ainsi vous aurez d’autres obstacles à surmonter sauf celui d’attendre après des chaussures qui sèchent pour courir. En plus de vous permettre de courir quand vous voulez, le fait de laisser les chaussures sécher complètement aidera à réduire la prolifération des bactéries responsables des mauvaises odeurs.
Il est aussi intéressant de constater que les sports d’hiver comme le ski, la raquette et la randonnée ont certains équipements en commun avec la course à pied l’hiver. Si vous faites déjà un sport l’hiver, vous avez probablement plusieurs items qui vont vous faciliter la pratique de la course en hiver. Et la règle de multiples couches de vêtements lors de sorties s’applique autant aux autres sports d’hiver qu’à la course à pied en hiver.
La dernière chose à savoir sur la course hivernale est que plus vous commencez tôt pendant l’automne plus vous allez vous acclimater à la saison froide sans trop de choc de température. Alors si vous comptez courir cet hiver, mettez-vous y dès maintenant
À faire attention
Je ne sais pas pour vous, mais pour moi, ma première peur avant même celle de glisser c’est d’avoir les mains gelées. Alors que c’est très rare d’avoir les pieds froids, je ne peux pas dire la même chose de mes mains. Des supers gants techniques n’y font rien, en bas de -10 degrés, il y a de fortes chances que je finisse ma course avec des mains congelées. Voilà pourquoi la prévention des engelures est la première chose sur ma liste. Pour se faire, préservez vos extrémités. Il parait qu’on perd une grande partie de notre chaleur par la tête, les mains et les pieds. Les mains étant plus à risque parce qu’elles sont moins actives que les pieds pendant une course. La bonne nouvelle, c’est que des vêtements techniques autant pour la tête que pour les deux autres parties existent pour faciliter vos sorties de course à pied pendant l’hiver. Pour les chaussures, il parait qu’en choisissant une taille plus grande que la taille habituelle vous évitera à attraper froid trop rapidement. Plusieurs choix de vêtements et de chaussures sont disponibles sur le marché. Quand il est temps de choisir, moi je priorise le confort. Donc, premier conseil, faites tout pour rester sec tout au long de votre course.
J’aimerais poursuivre cette liste des choses auxquelles il faut faire attention en vous parlant des chutes. Même si je vous disais plus tôt que je ne suis jamais tombée en courant, ce n’est pas pour autant que je ne fais pas attention. Les chutes en hiver doivent faire sujet de prévention tout au long de la saison! Donc, que vous soyez déjà tombés en faisant votre sortie ou si ce n’est pas encore arrivé, je vous encourage à mettre tout en œuvre pour prévenir les blessures dues aux chutes. Malheureusement, je ne possède pas toutes les connaissances pour que ça ne nous arrive jamais, mais j’aurais quand même deux conseils à vous laisser. Le premier conseil c’est d’essayer, lorsque c’est possible, de courir sans rien dans les mains afin de pouvoir vous rattraper en cas d’une perte d’équilibre. Le second, c’est de modifier votre foulée selon les obstacles au sol (neige, glace). Vous pouvez trouver des informations sur la façon de modifier votre foulée pour la saison d’hiver auprès de plusieurs clubs de course et/ou entraîneurs.euses spécialisés.es dans cette pratique. Grâce à une modification de notre foulée durant la course, spécialement dans les descentes et sur les surfaces glissantes, on contribue à la prévention des chutes et des blessures. Le troisième conseil, c’est d’opter pour des chaussures plus imperméables. En plus de vous garder au sec, les chaussures faites pour courir l’hiver ont des semelles qui ont une plus grande adhérence pour les chaussées enneigées et glissantes.
Finalement, je ne peux pas passer à côté d’une des particularités de la course à pied pendant l’hiver qui est l’instabilité dans vos sorties et donc dans votre plan d’entraînement. En effet, si vous vous lancez dans la course hivernale, soyez flexible. Selon le temps et la température, il est fort possible que de temps en temps vous soyez obligés de déroger à vos plans. Il n’est pas question ici d’attendre les conditions idéales pour sortir, mais on n’a pas le choix lors des tempêtes et du verglas. Pour ma part, après quelques essais dus à mon entêtement, je me suis décidée à ne plus courir, d’une part, au-delà de -12 degrés s’il y a trop de vent, le fameux “facteur vent” et d’autre part, lorsqu’il y a trop de glace. Lorsque Dame nature place ces obstacles sur ma route, je me résigne à faire preuve d’adaptabilité.
À tous ceux et toutes celles qui vont tenter ou retenter l’expérience de la course hivernale, soyez prudents et au plaisir de se croiser peut-être au Mont-Royal ou encore au parc nature de l’Île de la Visitation!
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