Je suis présentement dans mon septième mois de grossesse et je suis rendue à une dizaine de plans d’entraînement pour mes sorties de course à pied tellement que je suis obligée de changer selon l’évolution de la grossesse, mais aussi à l’apparition d’inconforts de toute sorte. D’où l’idée de cet article sur la course à pied pendant la grossesse. J’ai envie de dire à qui veut bien l’entendre, surtout aux femmes comme moi qui aime courir, que courir enceinte c’est possible. Cette possibilité est toutefois conditionnelle au fait de faire de la place aux compromis, aux plans changeants et d’accepter que pendant la grossesse nos sorties seront différentes que d’habitude. Effectivement, on n’est pas la même coureuse qu’on était et il faut résister à l’envie de vouloir maintenir son niveau ou encore de progresser. Bon, je ne vais pas vous dire que c’est facile. Personnellement, je trouve ça compliqué et je vous dirais même que plusieurs fois, je suis complètement découragée de ne pas toujours pouvoir concilier grossesse et course à pied comme je veux. Que je cours jusqu’à l’accouchement ou que je m’arrête demain matin, je vous partage, en sept conseils, ce qui m’aide à pratiquer la course à pied en ce moment et à rester active.
- Périnée tu méditeras
Oui, comme pour la méditation, la question du périnée mérite toute notre attention. Particulièrement lorsqu’on est enceinte et en post accouchement. Je l’ai appris à mes dépends après l’accouchement de notre premier petit prince. Je ne savais même pas ce qu’était le périnée, encore moins sa fonction. Vous comprendrez que j’ai fini par l’apprendre en étant obligée de passer par la réhabilitation périnéale. Et je peux vous dire que sans cette étape, je n’aurais pas pu reprendre la course à pied. Heureusement, je n’avais pas tous les symptômes d’un plancher pelvien fragile, mais la lourdeur et la douleur ressentie auraient fini par avoir ma peau malgré mon amour pour la course. C’est pour cette raison qu’aujourd’hui, c’est la première chose sur ma liste. Clairement, sans la santé de cette partie du corps, adieu la course à pied. Par conséquent, prendre le temps de connaître nos fragilités au niveau du plancher pelvien et de consulter au besoin, nous évitera bien des problèmes présents et futurs dans la pratique de notre sport adoré, mais surtout dans la vie de tous les jours. Par contre, c’est sûr que si vous avez déjà fait des exercices pour le périnée, vous savez à quel point cela n’a rien d’excitant, mais l’importance des muscles pelviens pour les mamans et futures mamans, reste une belle motivation pour s’y mettre aussi longtemps que possible.
- Couches tu ajouteras si ton manteau préféré ne ferme plus
Et oui, l’hiver est derrière nous, mais il fait encore frais pour courir en short et en t-shirt. Alors pour le printemps si vous êtes au milieu ou à la fin de votre grossesse, faites comme moi, n’hésitez pas à mettre une couche ou deux de plus de ce qui vous va encore pour vous garder au chaud. J’ai hésité à acheter un manteau plus grand pendant l’hiver, mais un achat qui peut être coûteux pour une utilisation de quelques mois ne me semblait pas raisonnable. De l’autre côté, ne pas courir non plus parce que mon manteau préféré ne me va plus, c’est inimaginable. Bref, aujourd’hui, je cours avec des couches de bases qui me vont encore et au besoin, un manteau qui ne ferme plus, mais qui coupe quand même le froid et/ou le vent! Et bientôt, ce sont mes pantalons de course qui ne me feront plus, sauf que ça sera, je l’espère, assez chaud dehors pour des shorts 🙂
- Inconforts tu consulteras
Dans ce désir de continuer notre sport malgré les hormones dans le tapis, les muscles qui se relâchent à cause de la progestérone, des inconforts, dans mon cas, au niveau du périnée qui reviennent et la récupération plus lente, ma résolution pour cette grossesse, c’est de ne pas hésiter à consulter. La seule chose que je trouve dommage c’est que consulter un professionnel spécialisé en course à pied a quand même un coût. Personnellement, je suis suivie par une chiropraticienne depuis mes débuts dans le monde de la course à pied et en ce moment, si je pouvais financièrement, je la consulterais à chaque semaine, mais ensemble, on a plutôt opté pour une consultation mensuelle. Donc, oui, selon vos moyens, je vous encourage à vous faire accompagner pendant votre grossesse parce que les changements sont nombreux et qu’on s’y perd parfois.
Toutefois, il n’est pas toujours facile de savoir qui consulter lorsque des nouveaux inconforts ou douleurs pointent le bout de leur nez. Je vous propose de commencer par un professionnel que vous connaissez déjà si tel est le cas. Si cette personne ne peut pas vous aider, elle sera peut être en mesure de vous référer à la bonne place. Vous n’aviez jamais consulté un professionnel en lien avec la pratique de la course à pied? Vous pouvez vous informer auprès des mamans coureuses dans votre entourage ou dans un groupe Facebook par exemple ou encore vous adresser à une clinique spécialisée en course à pied comme la Clinique du coureur.
Finalement, j’avoue que je suis la première à consulter à la dernière minute, même quand je le peux financièrement. L’envie d’essayer par moi-même est probablement plus forte que moi. Mais enceinte, j’essaye vraiment de me répéter que courir, c’est bien, que courir sans inconforts, c’est mieux, mais que courir tout en maintenant sa santé, c’est encore plus formidable. Voilà pourquoi la consultation figure dans cette liste de conseils.
- Marcher tu accepteras
Ah misère que je déteste marcher lorsque je suis supposée courir! Pourtant, j’adore la marche et je suis toujours partante pour une randonnée, MAIS sortir pour courir et finir par marcher, je ne supporte pas. J’ai l’impression de vivre un énorme échec. Au point même que dans les plans d’entraînement lorsqu’on propose de commencer par une marche rapide, il y a toujours cette pensée de vouloir ignorer cette partie du plan. Bref, vous comprendrez que c’est un des conseils le plus dûr à donner, car il est déjà difficile pour moi de le mettre en pratique. Mais le temps a changé, je dois me l’avouer. À ma première grossesse, j’ai pu courir jusqu’à sept mois plein sans trop avoir besoin de marcher pendant mes courses. Aujourd’hui, si je n’avais pas alterné marche/course, je n’aurais pas pu courir au-delà du quatrième mois de grossesse. Oubliez les longues minutes voire les heures de course à pied en continu. Je ne peux pas parler pour les autres coureuses, mais moi après 10-15 minutes de course il faut que je marche quelques minutes sinon inconforts/douleurs, les uns après les autres, s’installent. Oui, je n’aime pas du tout marcher quand je suis supposée courir, mais courir à n’importe quel prix, ça serait insensé. Par conséquent, j’apprends à accepter que marcher fait partie de l’entraînement.
- Hydratation tu veilleras
Je parle souvent d’hydratation dans mes articles. Ce que j’ai envie qu’on se rappelle pour ce conseil, c’est le fait qu’on sent moins la soif pendant les saisons froides que pendant l’été. On aurait donc tendance à penser qu’on n’a pas besoin de s’hydrater davantage. Pourtant, hiver comme été, l’hydratation est primordiale surtout lorsqu’on est actif et encore plus lorsqu’on est enceinte. Mon astuce? Boire à toutes occasions en utilisant tous les moyens! Que ça soit l’eau chaude (j’aime l’hiver), la tisane, l’eau citronnée ou avec du gingembre, l’eau pétillante si vous aimez (pas moi), l’important c’est de boire de l’eau sur toutes ses formes encore et encore.
- Renforcement musculaire tu prioriseras
Dernièrement, j’ai écrit un article sur l’importance du renforcement musculaire pour la course à pied. On y trouve deux principaux bienfaits qui sont la performance et la prévention des blessures. Je disais que le meilleur moment pour se mettre à la musculation c’était en hiver ou encore au printemps lorsque notre saison de course à pied n’a pas encore débuté. Mais le deuxième meilleur moment pour faire du renforcement musculaire, c’est pendant la grossesse et le post-accouchement. Comme nous l’avons vu, la course à pied est possible pendant la grossesse, mais elle est accompagnée par différents défis et adaptations. Alors au lieu de rester submergé par la frustration de ne plus courir comme avant et le découragement de ne pas toujours voir les résultats de nos efforts, pourquoi ne pas se concentrer sur un autre objectif qui est de se faire une base au niveau musculaire?
Parmi les avantages, la musculation aide à bien porter et supporter ce miracle en développement dans notre ventre, elle prévient plusieurs maux de grossesse comme les douleurs musculaires et elle donne un coup de main lorsqu’on porte nos bébés plusieurs fois par jour. De plus, lorsqu’il sera temps de reprendre la course à pied post-accouchement, la musculation aidera énormément à démarrer la machine.
MAIS, comme pour la course à pied, la progression a meilleur goût! Faire du renforcement musculaire n’importe comment risque de nuire au lieu d’aider, alors informez-vous, consultez si nécessaire et faites une place à cet entraînement aux mille avantages.
- Repos tu prendras
Bon, même si ça ne fait pas toujours notre affaire, le repos reste essentiel. La fatigue de la grossesse, les différentes responsabilités et les entraînements, tout cela demande beaucoup d’énergie. Pour ma part, au niveau des entraînements, je récupère au rythme d’un escargot. Alors encore une fois, la Gazelle apprend ou du moins elle essaye d’apprendre à se reposer. Voilà comment le repos qu’on appelle d’ailleurs l’entraînement caché, a réussi à prendre sa place dans mes stratégies pour concilier grossesse et course à pied.
En conclusion, chères coureuses, que vous arrêtiez de courir pendant votre grossesse ou encore que vous continuez de pratiquer ce magnifique sport qui est la course à pied, sachez que vous êtes formidables. L’important ce n’est pas de courir, mais de courir sa vie. Je veux dire qu’il y a des moments où tout tourne autour de ce sport et d’autres où il faut qu’il fasse la place à d’autres merveilles de la vie.
Profitez de chaque saison comme il se doit!
0 Comments