Je vous propose de regarder ensemble des astuces pour s’adapter à la vie de parent et continuer à pratiquer notre sport. Le plus dur ce n’est pas le sport, le plus dur c’est de s’y mettre. C’est aussi de trouver le temps et/ou se donner le temps. La clé pour booster notre motivation, c’est de se rappeler que notre corps a besoin de bouger avant, pendant et après la grossesse. Pour ne pas que parler aux femmes, la clé c’est tout simplement de se rappeler que le corps aime bouger peu importe les circonstances. Mais je ne vous dis pas n’importe comment et à n’importe quel prix, car la réalité des nouveaux parents, c’est qu’on est fatigué, mais vraiment fatigué. Alors comment faire?
Commençons par mettre en lumière le fait que la fatigue ressentie est souvent mentale que physique. En faisant du sport, on transfère cette fatigue mentale en fatigue physique et si on a la chance de bien dormir, nous récupérons le sommeil. Difficile de se débarrasser de cette fatigue mentale, alors que celle physique, le corps y fait face facilement par le sommeil et par l’alimentation. Par conséquent, faire du sport après l’accouchement (si la santé le permet) pour les femmes comme pour les hommes, ce n’est pas un luxe, c’est essentiel. Pas d’excuse qu’on est fatigué, on a besoin de bouger. Mais je vous dis ça et je ne pourrais pas vous cacher que c’est dur ces premiers pas vers le sport pour une maman qui vient de donner la vie. On réussit à peine à faire cinq squats, trente secondes de course, la planche on en parle même pas. Le corps n’a pas juste changé, il est déréglé. J’ai été surprise les premières fois. Non surprise n’est pas le bon mot, je dirais plus découragée. Je tremblais de partout peu importe ce que j’essayais de faire. J’ai réalisé que le chemin serait long. Ce n’était pas une remise en forme, mais une mise en forme. Tout est à refaire, nouveau corps, nouvelles bases. Et cela nous amène à ma première astuce.
Du temps de sport très rapide
Oui, on va à l’essentiel dans notre temps de sport. Non seulement on n’a pas beaucoup de temps (en fait, on n’a pas le temps, mais on le prend), mais notre nouveau corps n’est pas prêt à faire des exploits, alors on se tourne vers un entraînement court, structuré et diversifié. Pour ma part, je faisais entre 15-30 minutes, deux ou trois fois par semaine, mais seulement à partir de deux mois post-accouchement. Je devais d’abord me remettre des bobos post-accouchement. Je faisais rapidement cet entrainement pour ne pas déprimer plus, parce que franchement, je ne voyais pas d’amélioration de mon état physique au fur et à mesure des semaines. Alors, pas question de passer une heure en me disant que je n’y arrivais pas. Pas question de laisser le découragement me peser. Ce qui compte c’est de se dire c’est vite et c’est fait! De toute façon, on ne fait pas de sport de fou quand on n’a pas dormi, donc on y va doucement. Par ailleurs, il faut un entrainement structuré pour travailler à fond ses muscles qui ont tout donné pour supporter la grossesse et l’accouchement. Pour commencer, si vous pouvez, faites une rééducation périnéale (il y a des vidéos bien faites pour ça lorsque on ne peut pas y avoir accès par le système public ou au privé). Faite par la suite du renforcement musculaire de la tête au pied. Et afin, intégrez le cardio par la marche, marche rapide, vélo, course, natation, etc. Petite parenthèse pour parler de la poussette de course. Depuis que mon bébé a 8 mois, je l’utilise plusieurs fois par semaine pour entre autres l’amener à la garderie et c’est vraiment super. Toutefois, ajoutez d’autres sorties de course sans poussette. J’ai l’impression qu’on ne bouge pas assez le tronc avec ça et je me dis qu’à la longue ça pourrait nous déséquilibrer. Je ferme la parenthèse sur la poussette. Donc, cet entraînement structuré et qui met en forme tout le corps vous permettra non seulement de tonifier votre silhouette, mais aussi vous aidera à diminuer les douleurs comme celles du dos souvent communes en post-accouchement. Finalement, entraînement diversifié parce qu’après l’accouchement, c’est tout notre corps qui doit se remettre. Il y a pleins d’autres muscles qui ont besoin de renforcement post-partum. Pensez à tout ce qui a pris de l’expansion, au changement de posture que la grossesse a demandé à votre corps et plusieurs ligaments qui ont besoin de retrouver leurs formes. Donc, trouver un programme ou plusieurs qui vont travailler le bas du dos, les abdominaux, les adducteurs (on les oublie souvent, alors qu’ils sont super liés au plancher pelvien), les fessiers, etc. Le tout de façon progressive. C’est dur de rester progressif, mais on risque d’arriver à de meilleurs résultats et capable de maintenir la charge d’entraînement à long terme.
Alterner le sommeil
La deuxième astuce est d’alterner le sommeil entre les deux parents lorsque cela est possible. Nous avons commencé cette méthode à deux mois de vie de notre fils et ça m’a sauvé la vie (ma santé mentale surtout). Même si j’en ai pas profité tout de suite à cause du syndrome d’hyper vigilance qui se traduisait pour moi par la difficulté à fermer l’œil même quand justement mon conjoint prenait la relève. Mais très vite, j’ai réussi à dormir plus de deux heures par nuit. C’est vrai que je vous ai dit que nous pouvons transférer la fatigue mentale à notre corps et faire la récupération par le sommeil, mais si le sommeil est inexistant cette fatigue va se retransformer en fatigue mentale , et le cycle continue! Donc , c’est vraiment important d’essayer avec votre réalité de dormir le plus que possible. Que le conjoint soit en congé ou pas, cette alternance est essentielle à la récupération générale pour la nouvelle maman. Ce qui est dommage, c’est que si mon conjoint n’avait pas été en congé paternité à ce moment-là, nous n’aurions jamais pensé le faire. Or, congé ou pas, il faut, à mon avis cet espace de partage de sommeil comme c’est courant pour les tâches ménagères et autres au quotidien.
Faire cuire nos repas le plus possible en avance
Oui, je sais, on n’a pas le temps et tu nous demandes de prendre un temps que nous n’avons pas pour cuisiner en avance? Ça parait contradictoire, mais ça ne l’est pas tant que ça. De toute façon, à moins de décider de manger des repas industriels le temps de trouver le temps, nous n’avons pas le choix de cuisiner. Alors pourquoi ne pas y mettre de l’organisation en prévoyant certaines choses. Les sauces, les viandes, les légumineuses si on les cuisine à l’état sec, ce sont des exemples d’ aliments qui peuvent se préparer en avance. Le riz, les pâtes, les légumes quant à eux, ils peuvent se faire en quelques minutes pour compléter nos dîners et soupers. Pour ma part, dans les deux premiers mois, je ne pouvais même pas appliquer cette astuce. Heureusement, j’en avais cuisiné à la fin de ma grossesse et congelé par la suite. Par conséquent, en plus des repas que famille et amis m’ont apporté dans les premiers jours après accouchement, les plats que j’avais congelés m’ont beaucoup dépannés. D’ailleurs, c’est une autre astuce de demander comme cadeaux à vos amis et familles des plats. Utiles, pratiques et sûrement délicieux!
Anticiper des imprévus
Essayons de prévenir l’épuisement, car la charge mentale est bien là lorsqu’on est nouveau parent. Le fait d’anticiper des imprévus nous aide à y arriver. On ne peut pas savoir quels seront nos imprévus de la journée, mais certaines choses, il y en aura. Bébé malade, nous-même malade, bébé qui décide de ne pas dormir, éclosion à la garderie du plus vieux (oui, même si je n’ai pas parlé des frères et soeurs jusque là, je sais qu’ils sont là), auto en panne ou encore mieux la sécheuse nous lâche (si tu es au couches lavables comme moi, tu ne veux pas ça comme imprévu), bref, il y en a tellement. La clé, c’est de faire la place à ces imprévus. Un horaire toujours serré d’un bord à l’autre vous empêchera de faire face aux nouvelles situations sans vous donner des maux de tête. Si vous êtes quelqu’un de spontané comme moi je l’étais, vous allez vite être submergé d’un nombre de choses incalculables à faire. Si vous êtes plutôt le genre à remettre plus tard les choses, vous y serez encore l’année prochaine à régler les imprévus d’aujourd’hui. Donc, faire place aux imprévus, pour moi ça signifie alléger mon horaire, mais en avoir une; faire peu mais bien; et apprendre à s’organiser selon ce qui fonctionne pour nous.
Question d’organisation, mais comment?
Oui, on entend souvent des gens dire que tout est une question d’organisation. Pour la nouvelle maman que je suis, ce n’est pas clair. Priorités, plaisir, bien-être, imprévus, comment faire? Il me vient cette révélation pendant que j’écris ces lignes: «mais, la Gazelle, tu sais comment». La preuve c’est que depuis le début de cet article, tu parles d’organisation! Ah, c’est ça être une personne organisée? Eh oui, je me suis rendue compte que ça n’a pas besoin d’être officiel, structuré, noté sur un tableau excel pour considérer qu’on est organisé. Oui, vous êtes probablement organisé, mais à force de se comparer aux autres, vous en doutez. Si vous arrivez à jongler avec votre famille, alors vous êtes organisé. Si vous y ajoutez votre travail et que vous survivez à cela, vous êtes une personne organisée. Si vous y intégrez la course à pied ou un autre sport régulièrement, alors, vous êtes plus qu’une personne organisée.
Mais si vous êtes submergé par vos responsabilités, et que malgré l’envie de faire du sport, ça reste un rêve, je vous partage quelques autres trucs qui m’aident. Premièrement, il faut absolument se définir des objectifs au niveau de la famille, travail, loisirs, personnel, si ce n’est pas encore fait. Pourquoi fait-on ce qu’on fait? C’est quoi le résultat attendu? Un moyen sans objectif vous apportera n’importe quel résultat. Deuxièmement, il faut enlever avant d’ajouter même si je ne vous dis pas que c’est facile. Supprimez des relations qui bouffent votre temps et votre énergie, supprimez des objets qui alourdissent vos maisons, garages et cabanes, supprimez des comportements qui vous gardent à la même place à faire la même chose. De plus, faites le ménage dans vos courriels, vos réseaux sociaux, vos armoires, etc. On supprime pour récupérer des ressources à investir ailleurs. Troisièmement, il faudrait revoir notre mode autopilote. Oui, il y a des choses qu’on fait parce qu’on le fait avec aucune autre explication. On les fait parce qu’on l’a toujours fait ainsi. Si ça ne vous est jamais venu à l’esprit de remettre en question votre routine du matin, votre routine de lavage & ménage, votre routine de fin de semaine, c’est aujourd’hui que ça se passe. Rappelez-vous, c’est important de se demander pourquoi fait-on ce qu’on fait, de la manière qu’on le fait. Je vous encourage à vous inspirer des autres, au besoin pour améliorer votre façon de faire. Des fois, ce qu’on sait nous empêche d’avoir accès à ce qu’on ne sait pas, mais qui pourrait changer la donne. Laissez-moi vous faire rire un peu. Récemment, je me suis demandé pourquoi est-ce que je passe plus souvent le balais dans la maison, alors que probablement, avec l’aspirateur, je pourrais diminuer considérablement la fréquence? Eh, en Afrique il y avait des balais, mais pas d’aspirateurs. Mais tu n’es plus en Afrique et même pour certains qui y vivent en 2021, ils ont maintenant accès à cet outil qui nous facilite la vie. Eh, je ne sais pas quoi dire d’autres à part qu’une habitude est dure à remplacer. Bon, je reviens à ce que je disais sur d’autres astuces pour s’organiser. La dernière est le fait de s’imposer des contraintes afin de se mettre des nouvelles façons de faire en place pour arriver au même résultat avec moins de ressources et/ ou de temps. Par exemple, on se met une limite dans notre temps d’accomplir une tâche ou encore une limite dans notre budget. Par contre, il faut rester réaliste, ça ne fonctionne pas sur tout et tout le temps. Mais le simple fait d’essayer et de pratiquer ça peut vraiment apporter des belles surprises.
Alors qu’on parle d’adaptation, d’organisation, d’optimisation, je vous en conjure (surtout les mamans) de se défaire de cette femme qui assure sur tout les plans. Un chez-soi propre, maman parfaite, sportive sans faux pas, etc. Déjà qu’on s’en met beaucoup sur les épaules (éducation des enfants, leur bien-être, tâches ménagères, prendre soin des autres et rarement de soi), vraiment essayons de ne pas chercher la perfection dans tout. Et au cas où vous ne le saviez pas, tout n’est pas optimisable. L’organisation n’est pas tout. C’est vrai que ça nous fait gagner du temps, de l’énergie, parfois de l’argent, mais l’adaptation, c’est surtout une question de temps même si je suis la première qui n’aime pas quand on me sort cette vérité: «laisse-toi le temps». Chaque saison de notre vie vient avec de nouveaux défis nécessitants de l’adaptation (et j’en conviens que la parentalité bat toutes les autres saisons haut la main côté adaptation), et chaque saison vient aussi avec une grâce à la hauteur. Oui, vous en êtes capables. Vous avez ce qu’il faut même quand ce n’est pas évident.
Pour ceux qui ne le savent pas, je suis chrétienne et j’aime particulièrement ce verset qui me parle comme nouvelle maman: «Aucune tentation (épreuve, problème, situation, complication, etc) ne vous est survenue qui n’ait été une tentation humaine; et Dieu est fidèle, qui ne permettra pas que vous soyez tentés au delà de ce que vous pouvez supporter, mais avec la tentation il fera aussi l’issue, afin que vous puissiez la supporter». Alors, je m’encourage et je vous encourage à faire ce que vous pouvez pour faire cette adaptation, mais surtout l’accueillir et du reste, profitez de votre famille. C’est une belle saison et même quand elle est moins rose, elle mérite qu’on s’y consacre totalement.
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